Lundi 13 novembre - 16h05 | Propos recueillis par Lucas Tracol
''Chacun doit rester à son niveau et à sa place'', Grégory Wathelet
Depuis quelques semaines et à l’aube de l’assemblée générale de la Fédération équestre internationale (FEI), de nombreux pilotes membres du Club international des cavaliers (IJRC) ont pris la parole pour s’élever contre les passe-droits accordés par le Longines Global Champions Tour aux cavaliers payant pour prendre part aux CSI 5*. Interrogé à ce sujet par GRANDPRIX-REPLAY, Grégory Wathelet a donné son opinion, en toute honnêteté et avec lucidité.
“Une vraie réflexion à mener”
Je ne pense pas que les pay-cards pourront tuer le sport. Les meilleurs resteront toujours devant. Il y a quinze ou vingt ans, il était possible de faire partie du très haut niveau avec un bon cheval. Aujourd’hui, il faut plus que ça ! Il faut un vrai système, car le sport se professionnalise de plus en plus et ne laisse pas de place à l’à peu près. Au niveau de la logistique et des investissements, avoir une place dans les concours de niveau 5* est aujourd’hui totalement différent d’il y a quinze ou vingt ans. Pour quelqu’un de mal entouré et qui ne bénéficie pas d’un système solide, il est dorénavant impossible de rester à flot.
Nous nous dirigeons vers un sport-business, mais il faut garder en tête que cela amène de l’argent à notre sport. C’est peut-être ce qui fait que des cavaliers comme moi parviennent à s’en sortir en vendant des chevaux, parce qu’il y a davantage de commerce. Ce système a attiré beaucoup de gens très riches. Par contre, je suis d’accord pour dire que chacun doit rester à son niveau et à sa place. Il y a parfois quelques-uns des meilleurs cavaliers au monde qui doivent rester chez eux alors que certaines personnes qui payent leur entrée n’ont pas leur place sur un CSI 5*. Là ça n’est pas normal et ça devient injuste. Il y aura toujours un peu d’injustice liée à l’argent dans ce sport, on ne peut pas complètement la supprimer. Mais il ne faut pas que cela dépasse certaines limites.
Par ailleurs, si la FEI donne des avantages aux circuits, cela va encourager tous les organisateurs à lancer des séries, ce qui donnerait lieu à des batailles juridiques néfastes pour le sport. On ne peut pas interdire les concours qui veulent se soustraire à la règle. Dans la proposition faite, les cavaliers qui souhaitent y participer seraient autorisés à le faire et pourraient empocher les dotations, avec un calcul de points pour le classement mondial différent. Je ne sais pas s’il faut être aussi catégorique, je pense qu’il faut trouver un juste milieu ! Il y a une vraie réflexion à mener.”
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OrientdeFrebourg - le 13/11
Plein de bon sens belge....
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